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20 novembre 2013 3 20 /11 /novembre /2013 13:01

Oui oui oui, je suis toujours en vie ! Beaucoup d'aventures se passent en ce moment dans ma vie, comme d'habitude me direz-vous et je suis sur mon petit nuage, duquel je n'ai vraiment pas envie de redescendre !

Depuis un bon mois, je tente de me familiariser avec mon nouveau blog, dans l'adresse est désormais http://latantesociale.blogspot.fr/ mais il faut reconnaître que cela nécessite de se poser une bonne fois pour toute et d'explorer les nombreuses possibilités qui s'offrent à moi pour continuer de partager mon quotidien.

Quelques uns d'entre vous se sont déjà inscris sur mon nouveau blog pour être informé des nouvelles publications, n'hésitez pas à en faire de même, ça me rassurera un peu ! Avec ce déménagement, j'ai l'impression de vous perdre en route.

Vous êtes toujours là, hein ?

Je devais normalement fermer définitivement ce blog ci fin octobre, mais pour être sure de ne pas vous perdre en chemin, je prolonge jusque fin décembre.

D'ici là, rendez-vous sur la nouvelle adresse pour y lire très bientôt, un nouvel article !

A très vite !

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29 août 2013 4 29 /08 /août /2013 19:32

Bonjour à tous,

La rentrée approche et pleine de bonne volonté, je profite de mes derniers jours de congés pour vous annoncer le déménagement du blog.

Comme vous avez pu le constater (je remercie d'ailleurs Christophe et Chloé de me l'avoir signalé !) mon dernier article n'est pas lisible, ou du moins, il ne l'est qu'en partie !

Cela fait déjà plusieurs mois que je rencontre des difficultés pour publier mes articles, notamment depuis que j'ai tenté un ravalement de façade. Et comme je suis perfectionniste, j'apprécie de pouvoir aérer mes textes, utiliser l'écriture italique pour citer des personnes, passer un temps fou sur des détails de mise en page qu'absolument personne, à part moi, ne voit !

Seulement voilà, Overblog a décidé de restreindre de plus en plus les fonctionnalités offertes aux personnes possédant un blog chez eux et de les pousser à payer un abonnement, pour pouvoir de nouveau bénéficier de ces possibilités de mise en page d'articles.

Aux grands maux, les grands remèdes : la Tante déménage !

Ce blog restera ouvert jusqu'au 1er octobre 2013 pour vous laisser le temps d'enregistrer dans vos favoris mes nouvelles coordonnées mais également, pour me laisser le temps de déballer les cartons dans mon nouvel espace de vie !

Je vous invite donc dès à présent à me rejoindre pour la pendaison de crémaillère à cette adresse : http://latantesociale.blogspot.fr/

A très vite !

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17 août 2013 6 17 /08 /août /2013 11:17
Francis a du mérite. 
Chaque jour, il parcourt les deux heures de transports en commun qui le séparent de son studio à son travail. Il est auxiliaire de vie. Il aime son métier plus que tout et son employeur est entièrement satisfait de ses compétences. D’ailleurs, il tient à Francis, un homme auxiliaire de vie, qui de plus, accepte de travailler les week-ends et jours fériés, c’est une perle rare.

Francis est coquet, quand il part travailler ou lorsqu’il profite de son temps libre, il est toujours apprêté, parfumé, bien coiffé, le ménage dans son logement fait. Il est dynamique, farceur, de bonne humeur.


Avec un tel tableau, on pourrait se demander pourquoi son chemin à croisé un jour mon bureau et pourquoi depuis une petite année, son studio se trouve juste au dessus de ma tête.

Francis a un gros problème, il est amoureux. Et quand il est amoureux, rien ne va plus. Pour sa belle, il est prêt à tout. Tout comme pour sa belle précédente, et celle d’avant encore.

Il ne fait pas les choses à moitié, il aime passionnément avec un grand P et s’investit à corps perdu dans sa relation, notamment par le biais de sa carte bleue. Car Francis a une âme bonne, il ne lui manque que les collants et la cape rouge pour qu’on puisse l’appeler « Super Francis ». Il a besoin d’aider les gens pour se sentir exister, pour dominer.

Il a ce don vicieux pour rendre ses conquêtes dépendantes à son compte en banque. Ainsi, il s’acoquine avec des dames seules en situation précaire, ayant un passé douloureux, très souvent parsemé de violences conjugales et lorsqu’il y a des enfants, c’est d’autant mieux pour fermer le piège de Francis.

Ce sauveteur des âmes échouées est à lui seul une véritable arme de destruction massive. A trop vouloir aimer, être aimé et aider, il devient un prédateur dangereux. Le fait-il consciemment ? Sa bonté le dépasse-t-elle ? A défaut de contrôler sa propre vie, ressent-il le besoin de contrôler celle des autres ?

Quoiqu’il en soit, Francis est dans une pente descendante, il ne va pas bien, je dirai même qu’il saute en chute libre sans parachute.

Quand une dame lui porte un peu d'intérêt, il est dans la reproduction et le schéma suivi est très scrupuleux :
  • Il rencontre une dame, une relation débute et un avenir commun se dessine très rapidement dans la tête de Francis. Il fait des recherches sur internet, consulte les petites annonces pour trouver la maison idéale qui pourra accueillir sa nouvelle famille. Il vient me voir pour me faire part de cette rencontre, de son bonheur. Son visage est rayonnant, ses yeux pétillent et je ne peux m'empêcher de l'alerter sur ses expériences précédentes... Alors il est déçu et croit que je ne veux pas qu'il soit heureux.
 
  • Cette dame rencontre des difficultés financières, elle ne travaille pas et élève seule ses enfants. Francis ne supportant pas de voir cette famille en précarité, va spontanément leur prêter main forte : une machine à laver qui fuit ? Pas de soucis, Super Francis va en acheter une nouvelle pour vous ! Besoin d’une voiture pour chercher du travail ? Ne vous inquiétez pas, Super Francis a touché un héritage l’année dernière !

 
  • La relation se poursuit doucement mais elle commence à battre de l’aile après seulement quelques semaines. Il faut dire que Francis prend beaucoup de place et est étouffant. Il souhaite devenir le nouveau père des enfants de la dame et tente d’imposer sa vision de leur éducation, il souhaite de nouveaux enfants.
 
  • La maison, les enfants, ce ne sont pas les projets de cette dame ? Bah oui mais ce sont ceux de Francis ! Alors quand la dame finit par demander à Francis de calmer ses ardeurs, il ne comprend pas, se sent désarmé. Lui qui fait tout pour aider cette dame. Il sent que sa relation se fragilise. Il sort donc sa première carte : celle de la corde sensible. « J’ai eu une enfance difficile, tu ne peux pas m’abandonner ». La dame émue, cela permet de prolonger les espoirs désespérant de notre super héro d'une nouvelle semaine.
 
  • Certes, il n’a pas eu une vie facile, mais tout de même il faut dire ce qui est, Francis est un pot de colle. Ne supportant plus cela, la fameuse dame décide de mettre fin à cette relation qui l’empoisonne et qu’elle ne peut pas contrôler. Mais Francis, sort sa seconde et ultime carte : « Puisque c’est ça, je vais rentrer chez moi et me suicider. Ce sera ta faute ! »
 
  • Et quand un super héro est en difficulté, c’est un autre super héro qui entre en scène: Super Tante Sociale !

Quand Francis décide de mettre fin à ses jours, son traitement de choc est de s’anesthésier le cerveau à raison de 5 à 6 bouteilles de whisky bon marché par jour.

C’est lorsque je ne le vois plus passer devant mon bureau, tout apprêté pour aller travailler, que je m’inquiète et que je vais frapper chez lui pour voir ce qu’il se passe.

Et lorsqu’il m’ouvre, je découvre un homme au regard gorgé d’alcool, portant des vêtements avec diverses tâches, titubant et tenant debout grâce à la porte de son logement qui me dit « je crois que ça ne va pas, je ne sais plus quoi faire »…

Alors j’entre dans son logement, mes chaussures collent au sol car des bouteilles ont été renversées, un savant mélange d’odeur d’urine, de tabac froid et de fumée de cigarette se consumant dans le vide (je vous passe les autres odeurs corporelles liées à l’abus d’alcool) me titille les narines et m’oblige à ouvrir la fenêtre.

Francis est méconnaissable. Dans ces moments, il sait que je refuse que nous commencions à discuter trop longtemps. Je n’ai pas envie d’entendre ses délires d’ivresses et cela ne fera pas avancer la situation. Alors je vais droit au but :
  • Vous avez bu combien de bouteilles aujourd’hui ?
  • Vous avez pris des médicaments ?

  • Vous n’avez pas mangé depuis combien de temps ?

    Entre chaque question, Francis me fait part de ses envies suicidaires.

    Au début, cela m’inquiétait, me faisait peur. Aujourd’hui, parce qu’à peu près chaque mois cela se produit et parce que j’ai vu une psychiatre lui poser ces questions aux urgences, je reste très distante :
  • Comment vous pensez le faire ?

  • Quand allez-vous le faire ?

    Je connais les limites de mon boulot et mes limites personnelles aussi. J’ai cette crainte constante de le retrouver un jour décédé dans des conditions que je n’ose pas imaginer.

    Je me sens démunie, je ne parviens pas à l’aider et mon seul moyen de le protéger et de me soulager durant une demi-journée c’est de contacter les secours, qui l’emmènent aux urgences le temps qu’il décuve puis le font sortir et retour à la case départ.


    Alors cette fois, lassée de ces appels au secours et des mains tendues qu’il refuse, et avec l'appui d'un infirmier en addictologie, j’ai mis Francis au pied du mur :


    “Si vous me dites ça, c’est que vous voulez que je vous aide. Je vous propose de vous accompagner pour vous soigner et pour commencer un vrai travail sur vous-même avec un psychologue, mais vous refusez. Je ne suis pas infirmière, ni médecin. Je ne peux pas vous aider autrement. Donc soit vous me demandez de ne plus vous aider et de ne plus m’inquiéter pour vous et dans ce cas, je veux que vous me l’écriviez tout de suite. Soit vous me dites ce que vous attendez de moi et vous acceptez de vous faire accompagne
    r.”


    Et cette fois, face au non-choix, il a accepté les soins.

    Je l’ai donc accompagné aux urgences moi-même et depuis 2 semaines, Francis suit une cure loin de cette dame.

    Le problème de Francis ne sera pas réglé après cette cure, il devra absolument poursuivre ses soins en commençant une thérapie avec un psychologue. Mais durant cette cure, il est à l’abri et entouré.

    Je déteste avoir à en arriver là, je ne suis pas à l’aise avec le rôle de “méchante” mais s’il y a bien une chose que j’ai apprise sur le poste que j’occupe depuis quelques années, c’est que parfois il faut forcer la main et ne pas avoir peur de secouer les personnes que l’on accompagne quand notre unique but est de les aider.

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13 avril 2013 6 13 /04 /avril /2013 16:56

Il était temps !

 

Bienvenue sur le blog de ma Tante nouvelle version : plus claire, plus épurée, plus pratique, plus colorée, plus joyeuse, plus dynamique, plus "journal intime"... Et plein d'autres "plus" encore.

 

Un nouveau nom : "Les aventures d'une Tante sociale" car quand je lis vos commentaires et vos mail, j'ai l'impression de littéralement vous embarquer avec moi dans mes écrits. Et quand je lis ça, j'entends la musique de Pirate des Caraïbes qui résonne dans ma tête... ce nouveau nom donne un petit côté "récit d'aventurier" à ce blog !

 

Une nouvelle organisation des onglets : ils étaient à gauche, ils sont désormais à droite. N'y voyez aucune allusion politique !

 

J'espère que ce ravalement de façade vous plaira autant qu'à moi !

 

A très bientôt pour de nouvelles aventures !

 

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9 avril 2013 2 09 /04 /avril /2013 18:00

 

Martine est une petite poupée.

 

Pas dans sa taille,

Puisqu’ elle représente souvent le visage qui dépasse celui des autres sur les photos.

Pas dans sa tête,  

Puisqu’elle est capable de gérer mille et une choses à la fois avec une main de fer.

Elle n’a pas encore de vieux os et pourtant, dans son parcours elle en a vu de toutes les couleurs,

Et même si par humilité, elle ne cesse de se répéter qu’elle n’est pas des plus à plaindre,

Elle se sent petite aux yeux des autres.

 

L’avantage avec Martine c’est que l’on n’a pas besoin de lui demander de l’aide

Elle ne sait pas s’empêcher de se proposer.

Pour tout et pour rien.

Le bourrage qu’elle a dans le corps est essentiellement composé de chamallow.

Il lui arrive de regretter de s’être proposée spontanément,

Quant elle voit les proportions  que certaines situations peuvent prendre ensuite.

Elle est même parfois gênée de ne pas trouver comment aider les autres,

Ou de ne pas pouvoir les renseigner.

 

Les autres apprécient beaucoup Martine.

Sa fidélité, sa droiture et sa constance en font une poupée qui reste longtemps à leur côté.

Tous savent qu’ils peuvent compter sur elle.

 

Mais c’est là que Martine rêve de s’affirmer et de dire NON.

A force de toujours accepter ce qu’on lui propose,

Elle a découvert récemment le revers de la médaille :

Le surmenage.

 

Elle a accepté d’aider à droite, tout en travaillant à gauche,

Tout en accueillant une petite poupée qui voudrait devenir comme elle plus tard,

Tout en s’évadant l’esprit dans un projet personnel qui lui tient à cœur mais qui lui prend beaucoup de temps le soir.  

Au final, Martine doit être sur tous les fronts mais elle n’est nulle part,

Son esprit n’arrive plus à être là où il devrait être.

Alors le soir, elle dort, elle dort, elle dort.

 

Mais à la fin de l’histoire, le surmenage n’étant que provisoire,

 Martine a déjà repris son rythme quotidien en main.

Elle a compris la leçon, elle va apprendre à dire NON !


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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 16:29

Dans notre quotidien, on affronte parfois de grands évènements et on ne se dit pas assez souvent « wow, quand même, j’ai vécu ça et j’y ai fait face ». Il n’y a que le recul qui nous permet ça.

 

Il y a plusieurs mois j’ai vécu un évènement de ce type et ce n’est que maintenant, quand j’en parle autour de moi que je me rends compte de son ampleur.

 

Tadeusz a cette personnalité qui vous agace, vous met dans un tel état que vous en venez à faire exprès de ne pas passer devant sa fenêtre, voire pire encore, quand vous l’entendez arriver au loin, avec sa démarche si particulière, vous vous empressez de fermer votre porte de bureau pour essayer de lui faire croire que vous n’êtes pas là… Mais il n’est pas dupe.

 

C’est un homme au physique dérangeant, un regard à la fois sombre et vide, une manière d’aborder les gens particulière… surtout les dames : « Bonjour madame, je peux vous violer ? Mais je vous respecte hein !».

Et oui, aussi surprenant que cela puisse paraître, Tadeusz aspire à se marier un jour en abordant de la sorte la gente féminine . Ce comportement parmi d’autres lorsqu’il se trouve en dehors de la résidence n’est pas toujours compris, ni toléré. Cela lui a valu des problèmes avec la justice mais il est comme ça, il ne se rend pas toujours compte des conséquences de ses actes. Pourtant le juge lui a bien dit « monsieur, demander à une dame dans la rue si vous pouvez la violer, ce n’est pas la respecter », alors Tadeusz précise maintenant qu’il éprouve un grand respect pour ces dames, mais selon lui « je ne suis pas fou, faut pas croire, les femmes elles m’aiment pas elles ne veulent que des fleurs. »

 

Il occupe ses journées en déambulant dans les rues, à la recherche de LA femme qui acceptera ses avances. Le reste du temps, il regarde des reportages sur la Cinq et s’enivre de temps en temps bien que sa « maladie de l’alcool » comme il dit, soit loin derrière lui. Ses nombreux TOC prennent également beaucoup de place dans son quotidien :

Ouvrir-fermer ma porte de bureau/sonner chez lui avant d’entrer, mettre sa clé dans la porte, l’enlever, sonner de nouveau/vérifier sa boîte aux lettres/vérifier s’il a fait ses lacets…

Même si parfois ses raisonnements ne sont pas en phase avec la réalité, il est néanmoins quelqu’un de très intelligent : il est capable de vous situer chaque pays d’Afrique sur une carte vierge en vous précisant la capitale et la couleur du drapeau en moins de cinq minutes, il connait la valeur du riz en bourse et il a fait du karaté… parait-il.

 

Le souci avec Tadeusz est qu’il vient me voir environ 20 fois par jour (d’où son petit surnom « Adhésif ») pour me saluer et me dire qu’il me respecte. Oui, il est très poli vous me direz. Certains jours je m’en amuse et d’autres, quand la fatigue se fait sentir et que la journée est longue, juste l’entendre tourner autour de la porte de mon bureau  et mon sang ne fait qu’un tour. Je sais qu’il va « jouer » durant plusieurs minutes avec ma poignée de porte pour vérifier si celle-ci est bien fermée... Ou ouverte, à vrai dire je n’ai jamais compris ce qu’il vérifiait !

 

A le voir aussi souvent dans une journée, je peux presque dire que je le connais par cœur. Il y en a eu des moments où il partait dans des pensées sans queue ni tête et surtout n’ayant aucun rapport avec son dossier de CMU ou son renouvellement d’AAH pour lequel je l’avais convoqué initialement. 

 

Quand Tadeusz ne va pas bien, je le vois tout de suite.

 

Depuis plusieurs jours, il a un comportement étrange. Le changement n’étant pas dans ses habitudes, la moindre petite différence par rapport au jour précédent est flagrante et inquiétante. Tout est réglé dans sa vie. Je sais qu’à 11h, 12h et 14h30 il va vérifier sa boîte aux lettres. Mais en ce moment, il est fatigué, beaucoup moins nerveux et agité. Moins tonique. Moins « vivant ».

 

- "Je m’inquiète pour vous. Vous êtes malade ? 

- Non et vous la santé ça va Madame ?

- Oui oui, mais vous dormez bien en ce moment ? 

- Oui et vous vous dormez bien ? Mais le soir je suis fatigué des fois.

- Vous voyez toujours votre médecin tous les 15 jours ? 

- Oui et vous la santé ça va ? 

- Oui oui… Vous prenez bien vos médicaments ? 

- Oui " et il me cite par cœur son long traitement.

 

Il n'en parle pas, mais quelque chose ne va pas. Ca se voit.

 

Les jours passent. Les semaines. Les mois. Je ne retrouve pas le Tadeusz initial mais je suis face à un monsieur qui me semble très fatigué voire abattu, qui paraît malade, au teint parfois gris, parfois jaunâtre, un laissé allé dans l’hygiène alors qu'un gros travail sur cela a été fait avec lui et qu’il avait saisi le sens du « prendre soin de soi ».

 

Je le vois tous les jours, je le croise. Ces TOC disparaissent. 

  

Lundi, fin de journée, sur la route du retour je revois ma journée défiler et j’ai un doute : ai-je vu l’Adhésif aujourd’hui ? Cette question me traverse l'esprit parmi tant d’autres : Que vais-je manger ce soir ? Peut-être que si je prends cette rue, je peux éviter les bouchons ?

 

Mardi, après le repas je discute avec les collègues. De manière innocente, je leur demande s’ils ont croisé Tadeusz car j’ai le sentiment de ne pas l’avoir vu depuis longtemps. On en plaisante : « Il s’est peut-être marié ?! », « Il s’est fait arrêté parce qu’il demandait une femme en mariage encore »… On en conclut que l’on va y prêter davantage attention.

 

J’ai pour habitude de tout noter dans mon cahier : qui vient me voir en permanence, pourquoi, quand. Même les nombreuses venues de Tadeusz y figurent. Je consulte mon cahier et mon cœur s'accélère. Je n’ai pas vu Tadeusz depuis jeudi dernier.  C’est donc le cinquième jour que je ne l’ai, ne serait-ce qu’aperçu… J’en informe mes collègues. De leur côté, ils réfléchissent. L’un d’entre eux l’a vu vendredi mais depuis, personne ne l’a vu… La journée se termine, nous décidonq que nous irons frapper chez lui demain.

 

Mercredi. Réunion surprise. Les grands chefs sont de passage et souhaitent que nous participions à cette réunion pour témoigner de notre quotidien. La journée passe et puis on oublie d’aller frapper à la porte de Tadeusz.  Bientôt l’heure de fermer le bureau. Je culpabilise et je veux en avoir le cœur net. Cette absence m’intrigue, m’inquiète. Je réfléchis : s’il était à l’hôpital ou s’il s’était fait arrêter, vu le personnage et vu son comportement peu habituel, nous aurions été prévenu d’une manière ou d’une autre. Il n’a pas pour habitude de partir en week-end. Il n’a aucune famille, aucun ami. Où est-il ? Cela a déjà trop traîné à mon goût. Avec l’ouvrier, nous commençons par regarder sa boîte aux lettres, qu’il vide plusieurs fois par jour, mais cette fois-çi… Elle est pleine. Elle contient du courrier datant de fin de semaine dernière.

 

Je sais déjà ce qu’il se passe. Depuis deux jours j’y songe.

 

Nous prenons une grande inspiration. Nous frappons à la porte du logement, pas de réponse.

Nous sonnons et frappons plus fort, en appelant « Tadeusz, Tadeusz, ouvre ! », pas de réponse.

Nous prenons le double de clé du logement.

 

Nous inspirons calmement tous les deux.

L’ouvrier d’abord, moi derrière lui. Comme pour me protéger. Je redoutais plus que tout ce que nous allions découvrir. De cette manière, je ne prendrais pas les choses de plein fouet, « juste » le revers.

 

La clé est glissée dans la serrure et nous ouvrons la porte.

 

Tout va très vite ensuite.  Je tremble. J’appelle les pompiers qui me posent beaucoup de questions auxquelles je suis incapable de répondre : « respire-t-il ? », « est-il tombé ? », « dans quel état précis est-il ? »…

 

Je ne sais pas. Je n’ai pas vu grand-chose. Du sang, beaucoup de sang. Partout. Ses pieds sur le lit. J’imagine qu’il était allongé sur son lit. Une odeur insoutenable. Une envie de vomir,  et une réaction automatique : retenir ma respiration très longtemps.

 

La police, les pompiers arrivent.

 

La résidence est évacuée. L’odeur est tellement forte et s’est répandue dans toute la résidence qu’il est impossible de rester à l’intérieur.

 

Tadeusz est mort. Chez lui. Depuis vendredi dernier. Cinq jours. Seul.

 

Personne ne s’en est rendu compte. Personne n’a entendu. Rien senti.

 

Ce personnage si prenant, si présent a disparu si subitement.

 

Ce qui me secoue dans cette histoire c’est que cet homme est mort seul, chez lui. Quelques jours plus tard, c’est par hasard dans le journal que j’ai découvert qu’il avait été enterré. Il n’y a pas eu de cérémonie. Il a été enterré seul. Comme il l’a toujours été dans sa vie. Comme il est mort. Sans même un hommage. Sans un revoir.

 

Un article est paru dans le journal local le lendemain de la découverte du décès. Le titre accrocheur annonçait la couleur : «  Une macabre découverte »… Un bon titre de bouquin. 

 

Dans la région, quelques semaines après cet évènement, le corps d’une personne décédée depuis plus de 15 ans a été découvert dans un triste état, comme vous pouvez l’imaginer. Personne ne s’était rendu compte de l’absence de cette dame durant toutes ces années. C’est le service logement de la ville qui en voyant cette maison tomber en ruine a commencé à s’inquiéter…

 

Il existe de nombreuses histoires comme celle-çi. Je viens de m'en rendre compte.

 

Après en avoir intérieurement voulu aux voisins de Tadeusz, je me suis posée cette question : « Et si l’un de mes voisin décédait ou disparaissait, est-ce que je m’en rendrais compte ? »
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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 08:00

 

 

Savourez l'ambiance rock n' roll. Sortez les cotillons et les chapeaux pointus : le blog de votre tante fête ses 2 ans !

 

"Let's groove tonight", "put your hands up", et autre "everybody move", aujourd'hui c'est la fiesta !

 

J'avoue, normalement c'était le 4 novembre, je m'étais promis de faire un article express pour l'occasion et...euh...le voilà ! Vieux motard que jamais, non ?

 

Pour célébrer ce premier anniversaire, je voulais vous proposer un best-of des 100 meilleurs articles mais le problème c'est que je n'ai pas assez d'articles.

 

Je voulais vous faire une chanson pour vous remercier de votre fidélité mais Auchan et ses jingles radio pour promouvoir les "25 jours" bat tous les records et je ne saurai être à la hauteur. (Pour ceux qui ne connaissent pas les promosong évoquées ici, cliquez là --> link)

 

Alors je vais faire simple et efficace, je vous remercie vivement pour votre fidélité, vos messages, vos commentaires même si mon manque de régularité est un vilain défaut. J'ai commencé ce blog il y a deux ans en n'ayant pas vraiment d'objectif précis si ce n'est l'envie de parler de mon métier "à ma façon" avec légèreté, humour et surtout avec recul. Je voulais vous prêter ma paire de lunettes pour vous montrer mon point de vue. D'après vos retours : je vous émeus, je vous secoue, je vous fais rire, je vous énerve et à chaque fois que je publie un article, j'attends toujours avec la même impatience vos réactions !

 

Donc continuons ainsi !

 

 

 

 

 

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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 18:18

Quand on a une stagiaire, au delà du rangement de nos dossiers et des boîtes de chocolats qu'elle nous offre avec l'espoir d'avoir une meilleure note à son évaluation (rhoooooo, je vois venir ! Je plaisante évidement), elle nous pose des questions. Beaucoup de questions. Des fois, trop.

 

N'exerçant ce métier que depuis quelques années, les souvenirs de la formation son encore frais pour moi. Face aux inquiétudes de Murielle (cf : La stagiaire Tante sociale) quant aux écrits à rendre, au thème du mémoire à trouver, aux attendus du stage... J'ai longuement eu l'occasion de discuter avec elle de mon vécu de la formation.

Et puis un jour, elle m'a dit : " Si j'ai mon diplôme l'année prochaine, je ne me sens absolument pas prête à être une assistante sociale, seule dans un bureau, et à accompagner des gens. Je crois que je ne saurai pas quoi leur dire. Comment ça s'est passé pour toi, ton tout premier jour de travail ? "

 

Et dans ma petite tête....

 

                                            Musique.....

 

  

 

 

Un retour en arrière de trois ans et huit mois s'est fait et je me suis revue au volant de ma vieille Clio qui n'allait pas tarder à me lâcher, parcourant ces longs quatre vingts kilomètres, pour me rendre à mon tout premier jour de travail, qui plus est, en psychiatrie.

 

J'étais à la fois très heureuse et fière : ce poste en CDI je l'avais décroché sans piston, toute seule et n'ayant absolument aucune expérience dans le domaine. Et à la fois j'avais peur : la psychiatrie... C'est peut-être comme dans les films où l'on voit les patients avec des têtes de zombies déambuler en camisole dans les couloirs ou jouant avec des cubes en plastique, ignorés des soignants qui papotent entre eux dans la salle de repos ? Et moi, je sers à quoi dans ce décor ? Je dois boire le café avec les soignants ?

 

Comme à mon habitude, je me pose beaucoup de questions, je doute de moi. Il faut dire aussi que parcourir quatre vingts kilomètres sans autoradio impose l'ambiance idéale pour cogiter dans le vent et se transformer en casseur de chips ou enfonceur de portes ouvertes... Vous voyez ce que je veux dire, quand on a l'art de dépenser de l'énergie pour rien !

 

Arrivée sur le parking de la clinique, je respire un bon coup et je sors de la voiture. Vêtements bien repassés, petite malette remplie d'un cahier, une trousse et des stylos tous neufs. La panoplie la bonne élève. Comme un air de rentrée scolaire... mais ces habitudes je vais très vite les perdre !

 

A l'accueil de la clinique il n'y a personne. Dans le couloir non plus. Je me poste là, à côté de la poussiéreuse plante verte en plastique que je trouve moche mais qui meuble bien quand même, et j'attends...

 

Un médecin passe et me dit "pour la pré-admission mon collègue va arriver".

"Euh non, je suis la nouvelle assistante sociale"

"Ah... euh... je ne sais pas alors."  Il s'en va et me laisse là...

 

Je me sens tellement idiote, plantée là, à ne pas savoir quoi faire ni même comment me tenir !

 

Une secrétaire arrive enfin et appelle pour moi la cadre de santé. Les choses s'enchaînent très vite ensuite : signature du contrat, remise des clés du bureau, visite furtive de la clinique, là le micro-onde pour réchauffer mon plat si je veux et si j'ai un problème ou une question je peux l'appeler.

 

J'entre dans mon bureau : une petite pièce sombre, au bout d'un couloir avec juste en face les toilettes des patients. Les murs devaient être blancs à l'origine, ils sont crèmes, beiges... Blancs sale ! Un petit bureau peu solide certainement acheté au Confo d'à côté, un siège de bureau assorti. L'armoire en fer qui contient les dossiers sociaux des patients ne ferme plus à clé. Il y a un téléphone mais je ne trouve pas de prise de téléphonie pour le brancher. Sur le bureau, un post-it, que dis-je ?  LE post-it à garder ! Le numéro de l'ancienne assistante sociale qui me propose de l'appeler si besoin. J'ai bien envie de l'appeler de suite mais... je n'ai pas de prise de téléphone !

 

Je m'asseois sur le siège de bureau et je tente de m'impregner de toutes ces nouveautés mais une petite voix n'arrête pas de me dire "sauve toi, rentre chez toi, dis que t'es malade !"

 

Je suis seule dans ce bureau et je me demande vraiment ce que je suis censée faire. Est-ce que je dois aller à la recherche de mes collègues et me présenter ? Est-ce que je dois me balader dans les couloirs et faire connaissance avec les patients ? Je décide de ne pas m'aventurer dans la jungle tout de suite et de profiter de ce moment pour essayer de comprendre comment travaillait l'ancienne assistante sociale en explorant un peu ses dossiers.

 

J'ouvre le premier dossier de la pile.... Une pile... Cette méthode de rangement me laisse déjà perplexe.

Oh ! Non, non, non !

J'ouvre mon cahier tout neuf, première page "A faire d'urgence", premier tiret "Trier et organiser les dossiers patients !!!!" Comment pouvait-elle s'y retrouver dans ses dossiers ? Des post-it partout avec des numéros de téléphone sans nom ou des noms sans adresse ; aucune note retraçant un minimum le suivi de la personne, les démarches en cours ou à faire... Je reprends le relais de tout ça...

 

Mal à l'aise dans ce bureau qui n'est pas encore assez "mien". J'ouvre ma porte et me trouve nez à nez avec une patiente d'une trentaine d'années, apparemment inquiète, qui sort des toilettes le pantalon en bas de ses jambes et me dit "Y'a pu d'papier madame !" Prise au dépourvu de cette rencontre inattendue avec "l'autre monde", je ne sais absolument pas quoi répondre ni où poser mon regard donc tout en admirant le plafond je lui réponds " il faut peut-être demander aux infirmières  ? "

 

Première rencontre avec une patiente, suivie d'une première rencontre avec une infirmière. Accueil chaleureux et présentation à ses collègues présentes. La journée passe finalement très vite. J'ai la tête pleine et gonflée comme une bombonne de gaz posée à côté d'une cheminée.

 

De retour dans ma voiture, je fais le bilan de cette journée :

 

- Les patients me font peur, je ne sais pas comment m'adresser à eux : dois-je parler comme à des enfants de 3 ans ou comme à des adultes même s'ils ne comprennent pas la moitié de ce que je dis ?

- Je suis vraiment nulle pour aller vers les autres et je me sens idiote d'être si timide.

- Est-ce que je suis vraiment à la hauteur et prête à travailler seule, en totale autonomie ?

- Et si je n'y arrive pas  ?

- Et si....

- Et si...

 

Sur la route du retour, un parfum de première fois embaume la voiture. Un profond sentiment de solitude m'envahit. Finalement le même sentiment que lorsque j'ai obtenu mon permis et quand fière de moi mais apeurée de ne pas réussir à tenir le volant et changer de station de radio en même temps... je conduisais seule pour la première fois.

 

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18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 13:06

Extrait du jeu du téléphone arabe au cours d'un atelier mémoire.

La phrase initiale était " Tous les jours, Ali vend du lait aux résidents ".
D'une oreille de sortant de psy à un chuchotement d'ancien migrant, cette phrase est devenue : " Tous les lundis, on donne du blé au président "

Il fait toujours son petit effet ce jeu !

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18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 12:48

« Fini de s'énerver, de perdre le contrôle, de « piquer » tel un hérisson. Mettons fin aux humiliations et ne nous laissons plus marcher dessus, NOUS-NE-SOM-MES-PAS-DES-PAILLA-SSONS. Non, non, et non ! »

 

Le ton est donné.

 

Premier jour de formation pour « apprendre à parler en public », mais pas uniquement (ce serait trop facile sinon) plus précisément pour « apprendre à parler en public dans le médico-social » car c'est connu et reconnu, quand on s'adresse à une assemblée de médico-socialeux il faut savoir parler dans leur langue.

 

Un programme alléchant pour les plus timides d'entre nous en quatre points :

  • Acquérir une boîte à outils pour capter et maintenir la relation avec son auditoire

  • Développer ses capacités d'expression orale

  • Accroître son aisance personnelle et professionnelle

  • Apprendre à imposer naturellement sa présence et s'affirmer dans un groupe pour gagner en impact

 

Le tout en cinq jours et pour seulement 2000€ (hors frais de restauration et de déplacement).

 

Comme le veut la tradition, cette formidable journée au pays des « coach professionnel » débute par un tour de table durant lequel chacun se présente selon la stricte consigne : qui je suis, ce que je fais dans la vie, pourquoi je suis là et ce que j'attends de cette formation.

 

Nous sommes quatre participantes, totalement inconnues les unes pour les autres. La parole est à nous.

On se regarde dans le blanc des yeux quelques secondes.

Personne ne se jette à l'eau.

L'une des participante, rouge écarlate, me lance un regard de merlan frit, j'ai l'impression que ses yeux me disent « pitié, sauve l'honneur de notre patrie, vas au combat ! »

Ca m'énerve déjà. Je prends la parole.

Ma présentation, succincte, droit au but, pas de blabla inutile, semble satisfaire la coach. De nouveau, les regards se croisent, on attend que quelqu'un ose enfin poursuivre le tour de présentation.

 

Loooooooong silence.

 

Une voix se fait entendre, très faible. J'entends un mot qui se termine par « ine », heureusement l'image est sous-titrée grâce à une petite affichette posée devant la personne, cela me permet de comprendre qu'elle vient de dire son prénom. Pour la suite, plus délicate à interpréter, un flot de larmes et de respiration entrecoupée de trac rendent inaudible le discours.

 

Je regarde cette personne pleurer à chaudes larmes. La formation a commencé depuis trente minutes et je me demande vraiment ce que je fais là...

 

Cinq mois plus tôt...

 

Décembre 2011.

J'ai rendez-vous avec ma chef pour mon entretien annuel d'évaluation. Pour ceux qui ne connaissent pas ce type d'entretien, il s'agit d'un temps pris avec la hiérarchie pour exprimer ce qui va et ce qui ne va pas dans notre quotidien professionnel. C'est aussi le moment idéal pour évoquer nos projets (avoir un temps plein, demander une augmentation, une année sabbatique, reprendre les études, souhaits de formation), nos besoins (plus de stylos bleus que de noirs, une nouvelle imprimante qui fait les recto-verso toute seule), nos relations avec les collègues...

 

C'est un temps pour se poser et prendre du recul sur sa pratique. Je sais, cette phrase fait très copié-collé des objectifs officiels mais je le pense sincérement. On y aborde notre organisation au travail, notre positionnement professionnel, notre connaissance des procédures.

 

A partir de tout cela, l'entretien annuel d'évaluation se conclut par des objectifs individuels à atteindre au cours de l'année suivante. Evidement, dans le but de continuellement améliorer sa propre pratique. Et c'est généralement à ce moment là que notre supérieur se lâche et nous dit ce qu'il pense de nous :

 

« - Cela fait maintenant un peu plus d'un an que tu es dans notre association. Je te perçois comme un élément rassembleur dans l'équipe, neutre. Tu es à l'écoute de tes collègues mais ne prend pas part aux commérages et aux conflits quand il y en a. Et c'est là que je veux en venir. Tu ne prends pas suffisament part à mon goût. En réunion d'équipe, je ne t'entends pas assez. J'aimerai que tu exprimes plus souvent ton avis, que tu participes davantage aux débats. Qu'en penses-tu ? 

 

-Euh...(pas le temps de formuler une réponse) 

-Tu es quelqu'un de réservé, tu analyses beaucoup les choses et d'ailleurs tes analyses sont souvent justes et fines. J'aimerai que tu partages cela davantage avec l'équipe. Je pense que ta timidité et ton manque de confiance en toi te bloquent pour y arriver, non ?

 

- Bah je...(pas le temps de répondre)

- Donc j'y ai réfléchi et je pense qu'une formation pourrait t'aider. On met ça dans tes souhaits de formation ?

 

(Là faut que je parle vite si je veux réussir à dire quelque chose avant d'être coupée... Prêt, feu...)


- Je manque de confiance en moi et je n'ose pas toujours dire ce que je pense en réunion. Mais avec le temps et l'expérience, je suis davantage à l'aise et je sais que ça va venir naturellement. De là à faire une formation spécifiquement pour ça, je ne sais pas. Je suis de nature réservée, j'aurai beau suivre des formations et des thérapies, je le serai toujours. Mais ça ne m'empêche pas de m'exprimer et de dire ce que je pense lors des réunions quand je vois que mon avis n'a pas encore été dit par quelqu'un d'autre. Certes, je le fais moins facilement que d'autre, mais je le fais.

 

- Pas suffisamment. Donc je te propose deux objectifs : le premier, je veux t'entendre parler au moins une fois à chaque réunion d'équipe. Le second, cette formation.

- Et si je n'ai vraiment rien à dire à une réunion, je perds des points ?

- Tu es intelligente et tu as des choses à dire, je veux les entendre. Et cette formation ?

- Honnêtement, je n'en ai pas envie, mais j'ai comme l'impression de ne pas avoir trop le choix, je vais dire que je suis d'accord et que de toute façon, peu importe la formation, il y a toujours quelque chose à en tirer. Et au passage, tu vois que je sais dire ce que je pense !

- Parfait. Tu vois que tu es intelligente !

- Je te retourne le compliment !

 

 

Cinq mois plus tard...

 

Ah oui je me souviens, je n'ai pas vraiment eu le choix !

 

Le temps passe et au final je m'amuse. Pas parce que la coach est volontairement drôle mais parce que j'ai l'impression d'être à cette formation en tant qu'observatrice. Un peu comme si je flottais au dessus des participants et que je regardais le déroulement de la journée. Je m'amuse de voir les autres participantes prendre pour argent comptant et parole de bible absolument tout ce que dit cette coach, de les voir prendre note de la moindre syllabes sortant sa bouche allant même jusqu'à sortir le dictaphone pour ne pas en perdre une miette.

 

Les test de personnalité à la « Jeune et Jolie » pour savoir si je suis plutôt pour les ronds, les triangles ou les carrés ; les abrévations mnémotechniques du type « pensez P.P.P. comme Présence Physique Positive » et les apports théoriques tels que « le but est d'apprendre à circuler sur la même autoroute de communication que les autres » s'enchainent, j'ai l'impression d'être dans le film « Le séminaire » et j'apprends que j'ai un cerveau gauche.*

 

La journée s'achève, le slogan de la formation est annoncé "ni hérisson, ni paillasson", quatre jours sont encore à venir... J'ai hâte de connaître les résultats des test de personnalité pour lesquels j'ai du répondre en procédant par élimination puisque je ne me retrouvais pas dans les réponses !

 

 

 

 

* Pas de lien avec un parti politique ou avec la main que j'utilise pour écrire. Mon cerveau gauche est le résultat d'un test démontrant que j'ai une préférence pour les faits, les chiffres et les mots, les détails, les choses organisées, construites,cérébrales et méthodiques. Concernant les cerveaux droits, leur letmotiv est l'affectif, ils ont une préférence pour les images, les dessins, ne voient pas les détails mais l'ensemble, sont extravertis, vivent dans un « bordel organisé ». Si vous voulez vous amuser à savoir de quel bord est votre cerveau, regardez l'image qui suit. Vous voyez une vache ? Normal, vous regardez l'ensemble, vous êtes cerveau droit. Vous voyez l'Europe vue du ciel ? Normal aussi, vous passez en revue les détails et cherchez où se trouve la France. Vous êtes cerveau gauche ! Autre test avec le logo de Carrefour : vous voyez deux flèches (une rouge et une bleue), vous êtes cerveau gauche. Vous voyez un C sur un losange rouge et bleu, vous êtes cerveau droit.

 

vache.giflogo-carrefour.png

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